Depuis que l’axe de la Résistance s’est mis à défier la supposée toute puissance aérienne US/Cie au Moyen-Orient, rien que pour rendre définitivement caduc le concept d’une victoire militaire arrachée au sol, à coup de bombes et qu’il a commencé à s’y appliquer, d’abord au Yémen où les missiles sol-sol, secondés plus tard par les drones solitaires puis en essaim ont réussi à couper à des dizaines de fois le flux de ce pour quoi l’Amérique ne lâche pas la région et fait tout pour en saper les États- nations, à savoir le pétrole, et que cette guerre s’est étendue en Irak où le ciblage des convois logistiques américains, ou encore des bases aériennes US, avec leurs centaines d’avions de chasses, de drones, leurs batteries de DCA stationnés est devenu le passe-temps favorite de la Résistance, il y a une scène de guerre que les Anti Empire du monde n’ont pas encore eu l’occasion de visionner pour en tirer la leçon qui s’impose.
Certes la spectaculaire opération « Epée de Qods », déclenchée au mois de mai et de façon parfaitement éclair contre un axe US/Israël qui croyait encore à la « fiabilité » de son Armée de l’air et à une possible victoire face au couple missile-drone de la Résistance, a incarné un peu ce concept mais avouons que le compte n’y est pas encore : Il s’agit ni plus ni moins du concept « multifront » que l’entité israélienne, paniquée, met à toutes les sauces pour décrire ce jour J où le Hezbollah, la Syrie et Gaza suivis par l’Iran, et Ansarallah se mettent ensemble à « tirer ».
Plus d’un analyste au fait de ‘actualité moyen-orientale verrait à travers cette géniale idée la concrétisation de ce que les Yankee ont toujours cherché à faire à travers diverses « coalitions » sans jamais pour autant réussir à savoir network centric warfare , cette une manière de conduire des opérations militaires en exploitant les capacités des systèmes d'informations et des réseaux disponibles et en reliant entre elles les différentes armées (terre, marine, air) ainsi que les armées des alliés, de récupérer des informations grâce à des drones et satellites, et de les diffuser en temps réel aux unités afin de frapper plus « vite » et plus « précisément ».
L’idée est travaillée et retravaillée d’ailleurs depuis fin 2020, date à laquelle le Parlement iranien a voté en première lecture un « pacte de défense » commun inter Résistance et l’Epée de Qods en a été une première manifestation. Le 29 juillet 2021 le « multi frontisme » des combats de la Résistance contre l’axe US/Israël a gagné en ampleur, quand le Mercer Street israélien a été mortellement visé en mer d’Oman lors d’une opération navale qui ripostait un raid aérien israélien, celui du 22 juillet contre Qusseir à Homs. Du coup, le champ de la bataille a pris un aspect aéronaval comme pour préparer un « événement » à venir.
Le 16 août , alors que l’Irak, l’Iran, le Yémen, et la Syrie célébraient l’Achoura, cet événement fut annoncé par l’un des stratèges les plus fin de l’axe de la Résistance, Nasrallah : Plus de deux ans de guerre économiques, de blocus sans piété US/Israël/Riyad contre un Liban, frappé de plein fouet le 4 aout 2020 par une attaque aérienne frontale à l’effet d’y préparer une invasion militaire et un désarmement du Hezbollah allait être brisé par les pétroliers iraniens chargés de fiole et d’essence qui ont déjà quitté l’Iran pour la capitale libanaise. Que ces pétroliers iraniens déchargent leur cargaison, dans le port de Beyrouth ou le port de Sidon au sud, ou qu’ils le fassent à Baniyas en Syrie avant d’envoyer le convoi à bord des camions au Liban ou qu’ils empruntent le canal de Suez (au bout de huit jours), ou Ras al-Rajaa al-Salih, cela revient au même, ils font désormais partie du territoire libanais. Le résultat ? la bataille jusqu’ici aérienne US-Israël/Résistance atteint droit la Méditerranée orientale, la porte « navale » d’Israël, cette mer de qui dépend à 85% la survie de l’entité et où celle-ci tout comme son parrain américain et sa marraine britannique, a tout, absolument tout à perdre : non seulement la bataille à venir, mais encore ses rêves de « grandeur énergétique », ses marges de « sabotage anti Résistance » et ainsi de suite.
Et dire que la mer est l'endroit idéal pour appliquer ce concept de Network centric warefare ( BOA) , quand on fait partie de la Résistance comme le Hezbollah et qu’on a la Syrie et Gaza à ses côtés, Ansarallah en Mer Rouge tout près d’Eilat, et qu’il compte sur l’Iran dont la flotte 77e composée du destroyer Sahand et du navire logistique Makran et qui se trouvait à tout hasard en mission de haute mer en Atlantique, en mer de Manche, puis dans le golfe de Finlande n’est toujours pas rentré au bercail.
L’analyste israélien Yoni Ben Menachem voit carrément la scène, lui qui avertit que le Hezbollah riposterait fermement si jamais Israël prendrait pour cible les navires iraniens transportant du carburant vers le Liban. « Le Hezbollah étend sa règle d’engagement au cœur de la Méditerranée, c’est un piège dix fois plus abyssal que celui de l’anneau balistique qui entoure Israël du Nord au Sud, du Liban au Gaza ! Et savez-vous pourquoi ? Et bien parce qu’en mer « une guerre multifront » est plus facile à mener » et là nos F-16, nos F-15 et nos F-35 ne pourront rien. » Pourquoi ? Et bien puisque l’arsenal de la Résistance compte des combinaisons réduites Armée de l’air-marine asymétrique. Comment ?
Au fait, l’idée d’équiper les navires à grande vitesse de drones de combat et de suicide a été celle du commandant en chef du CGRI proposée il y a deux ans et réalisée en 2020 : imaginons une vedette rapide « libanaise » équipée de Mohajer-6. Le M-6 est le dernier membre de la famille des drones "Mohajer" , un drone de combat-reconnaissance d'une portée opérationnelle de 2 000 km qui offre la possibilité d'effectuer des missions de reconnaissance, de surveillance et de combat avec un large rayon opérationnel et une endurance importante afin qu'ils puissent effectuer des opérations de surveillance, de reconnaissance et de destruction.
Equiper les bateaux à grande vitesse, munis déjà de missiles de croisière antinavires de drones suicides, pourrait en augmenter la capacité de combat. Certes ils serviraient pas à faire couler les bâtiments de guerre mais à aveugler leur DCA. C’est le rôle qu’ont accompli les roquettes de Gaza en mai, quand ils saturaient les radars de Dôme de fer pour que les missiles tactique Qassem, A-20, et Ayyash 250 frappent…. Le Network Warfare Centric est aussi cela. " Après que le Hezbollah a renforcé et imposé sa règle d'engagement au sol et plus précisément dans le sud-Liban, où en réponse à sa dernière attaque aux roquettes, l'armée de l'air israélienne n'a osé répondre, le voici tenté par en faire autant en mer. Or la mer c'est le ventre mou d'Israël comme l'a bien prouvé l'affaire de Mercer Street. Devront nous jouer le jeu et risquer les conséquences d'une attaque contre les pétroliers iraniens? Je suis pas sûr. » ! note Yoni Ben-Menahem ...